mardi 28 mai 2013

La course à eux

Je suis la conductrice contre laquelle je peste quand elle met un coup d'accélérateur un peu bruyant pour passer au feu, de peur qu'il ne vire au rouge une seconde trop tôt. Et de perdre 1 minute 30.

Je suis la collègue que je trouve aigrie quand elle devient électrique en fin de journée, parce qu'elle doit décoller à 17h00. Pas 17h02.

Je suis la copine que je trouve un peu psychorigide, parce qu'une sortie, c'est à partir de 20h15. Et si la séance est à 20h05, ce sera sans elle.

Je suis celle que je trouverais sans doute un brin... Obsessionnelle... Si je ne la connaissais que depuis la voiture de la file d'à côté, le bureau de la collègue d'en face, ou par une copine de copine de copine.

Je suis celle qui court après les secondes.

Pas par lubie.

Par instinct. Par amour.

4 commentaires:

  1. Tu te connais bien, alors.

    Et effectivement, ces choses "par instinct" ou par "amour" sont indiscutables.

    Les gens qui, eux, cherchent sans cesse à "tuer le temps" doivent t'envier.

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  2. Je ne sais pas si je me connais bien ;)

    Même si je cours après les minutes et les secondes, je sais aussi qu'il est vital de ne pas oublier de "perdre son temps" de temps à autre. On n'est pas des machines ! Mais tu as raison, "tuer le temps" ne fait pas partie de mes préoccupations !

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  3. Tu complètes parfaitement ton article "Je suis une maman".

    Voici présentement les commentaires d'une femme sans enfant qui n'a pas tord de penser que cette femme qui grille pratiquement le feu, qui dégage cette animosité ne se laisse pas vivre. Perce que ses priorités à elle sont de profiter de la vie, prendre son temps, observer le décor dans lequel elle évolue et philosopher sur ses contemplations.

    Mais bien évidemment qu'une maman court après chaque seconde puisqu'elle doit, selon les règles de société, faire cohabiter dans son emploi du temps la salariée intéressée, motivée et impliquée, la maman ponctuelle, attentionnée et aimante, la conjointe programmatrice, amoureuse et coquine, le femme d'intérieur organisée, cuisinière et assainissante.

    Elle ne pensera donc jamais comme cette femme sans enfant.
    Et pourtant aucune n'a tord !

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    1. Tu as raison, cette certitude d'avoir raison sur nos priorités est une force. Finie la culpabilité vis-à-vis du boulot ou autre !
      Ma fille a replacé l'humain au centre de mes préoccupations, rien qu'en naissant. Balèzes, ces bébés !

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