jeudi 15 août 2013

Let me introduce to you...


Maori-Loup

J'ai la manie de rencontrer des gens. Surtout quand je voyage. Ils me livrent une photo de leur vie, leur vie telle qu'ils la voient à l'instant T. Je fais pareil. Je sais que l'histoire aurait été différente la veille ou le lendemain. Ça rend ces rencontres rares et précieuses. Et puis une fois de temps en temps, la rencontre est un peu plus touchante. On se dit qu'on s'en souviendra forcément. Évidemment, le temps passe sur ces beaux moments et après quelques années, il en reste, au mieux, des bribes.
Mais aujourd'hui il y a ce blog, alors voilà, je vais vous parler de Maori-Loup.

Lundi 12 juin. Je suis en salle d'embarquement, je bosse sur mon ordi tout en pensant à ma fille, que je viens de quitter pour 54 heures. Les salles d'embarquement résonnent toujours des courses et des cris de 2 ou 3 enfants, et je ne peux jamais m'empêcher d'envier ces parents qui voyagent avec leurs bouts de chou. Je lève donc la tête vers cette maman et son petit de 5-6 mois qui pousse des cris d'oiseaux bizarres du fond de son porte-bébé. Je me rappelle mon voyage en avion avec Lilwenn, me dis que les prochaines 2h20 vont être un peu compliquées pour ces 2 voyageurs. Je me prends à espérer qu'ils seront assis près de moi, plutôt que d'un ronchon qui sera exaspéré par les plaintes du poupon au bout de 30 secondes. L'avion est un 150 places.

Siège 6A, je lève la tête pour vérifier. La maman et son bébé sont en 6C,  côté couloir. Ils m'attendent, debout, pour me laisser accéder au hublot. Le siège du milieu est resté libre. Donc nous voyageons ensemble ! Quelle était la probabilité pour que ça arrive ?

J'ai donc pu faire connaissance avec Maori-Loup. Maori-Loup, il a une maman qui est tellement vraie qu'elle vous donne l'impression de discuter directement avec ses émotions, avec ses sourires, avec ses moues. Elle se livre à demi-mot (et en allemand !), mais son visage en dit tellement qu'on comprend tout. Sa pudeur est sans surjeu.

Evidemment, le voyage est trop long pour le bébé. Il pleure, remue, s'énerve.

Maori-Loup est "arrivé très vite", et ses parents "prennent leur temps avant de décider ce qu'ils vont faire". Maman habite le Nord de l'Allemagne, papa le Sud de la France. Et maman se bat pour l'élever seule, sans pour autant le priver de papa.

Depuis que je suis devenue maman, voir un enfant démarrer dans la vie avec un handicap sur les autres - maladie, parents en perdition... - me fait systématiquement flipper.

Maori (prénom choisi par la maman)-Loup (choisi par le papa) me fait tout l'effet contraire.
Ce sera sans doute pas facile tous les jours, mais avec une maman qui rayonne de positivisme et de bon sens, et qui a choisi l'amour comme pilote de ses actes, j'ai confiance pour lui.

En partant, la maman de Maori-Loup m'a souhaité bonne chance, et j'ai fait pareil.

J'espère bien retomber sur eux un de ces quatre.

2 commentaires:

  1. J’adore ta manière d’écrire, ta plume nous transmets toutes des émotions d’un instant, c’est magique :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci, ça me fait vraiment plaisir. J'écris pour donner corps à ces moments et ces émotions qui filent, mais si ça peut toucher d'autres personnes, alors ça a encore plus de sens :) J'ai aussi beaucoup de plaisir à te lire, surtout dans la catégorie... Réflexions :) C'est ma favorite.

      Supprimer

Ici, notre espace de discussion. N'hésitez pas !